Dans la peau d'un formateur SIG à l'ONF

Sommaire

Un peu de contexte

L’ONF c’est qui, c’est quoi ? Ici on parle de l’Office National des Forêts. C’est un EPIC (Établissement Public à caractère Industriel et Commercial) qui assure la gestion, la surveillance et la protection de nos forêts publiques. Sa fonction est de gérer les forêts et assurer leur pérennité, protéger l’environnement et la biodiversité (tant la flore que la faune), assurer l’adaptation de nos forêts au dérèglement climatique, prévenir les risques naturels et accueillir le public.  

Les forêts sont des espaces complets et complexes, et de nombreux métiers sont engagés. Ces missions très diverses comprennent aussi l’exploitation et la valorisation forestière ainsi que la gestion de la faune sauvage et de la chasse.  Surpris que l’ONF exploite le bois ? Il est géré comme un matériau durable. On parle d’opérations de martelage, durant lesquelles les arbres matures, ou présentant un danger futur, sont sélectionnés pour être coupés et partir en scierie. Ces opérations participent à entretenir la forêt.  

L’arbre coupé est évacué et cède la place à des jeunes pousses qui patientaient à l’ombre de celui-ci. Elles bénéficieront du soleil qu’il leur manquait et pourront continuer leur croissance. Pensez aussi qu’un arbre malade tombera naturellement lors de tempêtes et que dans sa chute, il pourrait causer de gros dégâts à ses voisins.  

Le SIG dans tout ça ?

Il trouve son utilité dans toutes les missions de l’ONF.  

  • Les aménagistes qui programment la vie de la forêt pour les 20 prochaines années : utiliser les outils SIG leurs permet l’analyse de données géographiques, qui étaieront les dossiers d’aménagement présentés aux partenaires internes et externes. 
  • Les forestiers naturalistes utilisent le SIG pour un suivi du milieu naturel et des espèces dans le temps (inventaire, analyse et diagnostic des milieux).  
  • Les conducteurs de travaux et les techniciens forestiers peuvent planifier leurs interventions et actions dans la forêt (passage d’engins, entreposage de bois coupé, désertes forestières …). 
  • Dans les missions DFCI (Défense de la Forêt Contre les Incendies), le SIG permet une étude des risques en croisant les différentes sources de données. 
  • Pour l’accueil du public, la réalisation de cartes simples est possible aussi avec cet outil. 

Les métiers à l’ONF sont nombreux et le SIG y trouve souvent une petite place. Je ne peux vous parler que des profils que j’ai le plus souvent rencontrés lors de mes interventions. 

On parlait formation non ?

En effet, une dizaine de fois dans l’année avec deux de mes collègues, nous intervenons dans les locaux de l’ONF pour former tous ces utilisateurs aux outils SIG. Pour ma part j’interviens auprès de profils débutants : le plus souvent mes stagiaires n’ont jamais utilisé ce type d’outil.  

La formation se déroule en groupes de 6 à 8 personnes, durant quatre jours et demi. Je commence par une introduction au SIG : de quoi il est composé, son utilité, comment organise-t-on notre travail en tant que géomaticien… Le reste de la formation consiste à aborder les principes du SIG au fur et à mesure de la création d’un projet (connexion aux données, création et modification de données, mise en page …), sur le logiciel ArcGIS. 

Mon retour sur cette mission

Le plus important pour moi lorsque j’anime une formation est de maintenir l’intérêt de mes interlocuteurs. Et ce n’est pas toujours facile, le sujet est complexe, la formation est longue (4,5 jours) et les stagiaires ne sont pas tous habitués à travailler en informatique.  
Une chose importante que j’ai apprise en formation de formateur, est la notion de « neurones miroir ». Le principe est simple : votre façon d’être se reflètera sur votre auditoire, alors quand j’entre dans la salle de formation, les petits tracas restent à la porte et j’affiche mon plus beau sourire. L’essentiel est de montrer aux gens que l’on est content d’être là, manifester de l’intérêt pour ceux qui nous entourent et rendre le sujet amusant : autant de détails qui permettent que tout se déroule au mieux. 

J’ai la chance de former des personnes évoluant dans un milieu extrêmement riche, l’environnement, les forêts, la biodiversité… Réfléchir à leurs problématiques, en termes de SIG, est très enrichissant et très challengeant pour moi. Je dois plier et tordre mes méninges pour comprendre le sujet et ensuite pouvoir l’expliquer le plus simplement possible. Il faut savoir qu’en formation, le formateur en apprend autant que ses stagiaires. 

Alors pour conclure, je vous indique les principales raisons qui me motivent à donner des formations : 

  • J’apprends beaucoup !
  • Je m’amuse énormément !
  • Je suis entouré de personnes intéressantes !

L'AUTEUR

Jérémy BACHELOT
Jérémy est géomaticien et formateur SIG chez Naomis. De formation géomètre/topographe, il s’est longtemps occupé de collecter de la donnée. C’est chez Naomis qu’il s’est formé aux métiers du SIG. Depuis, il a la charge du traitement, de la numérisation et de l’analyse des données de ses clients. De nature curieuse et aimant transmettre, il est formateur depuis 2022, intervenant auprès d’un public novice ou étranger au milieu du SIG. 

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