Et l’Homme créa les SIG !

Sommaire

Vous connaissez les SIG ? Les Systèmes d’Information Géographique sont aujourd’hui largement diffusés pour gérer et analyser les données géographiques, données associées à une localisation. Vous les utilisez notamment dans vos applications avec des interfaces cartographiques types GPS, fonctions « autour de vous » etc. … mais pas seulement ! Ils participent aussi par exemple à la gestion des données des réseaux de votre ville. 

Et si on prenait un peu de recul ? D’où viennent les SIG ?

Les SIG associent les concepts de géographie quantitative, et informatique, et voient le jour dans les années 60 avec les premiers ordinateurs. 

Le précurseur ? Roger Tomlinson au Canada. Il propose en 1963 un inventaire gérable des ressources naturelles du pays en s’appuyant sur des ordinateurs pour fusionner les données des ressources naturelles de toutes les provinces. Il conceptualise l’informatique automatisée permettant de stocker et traiter de grandes quantités de données, et permet au Canada de lancer son programme de gestion d’utilisation du sol 

Ce travail aurait permis de répertorier les territoires canadiens en quelques semaines au lieu de 3 ans et de diminuer le montant de ce chantier de 4 millions d’euros ! (Selon le Consortium universitaire pour la science de l’information géographique (UCGIS)). 

Aux Etats-Unis aussi ça bouge, et vite ! En 1964 Howard Fisher fonde l’un des premiers programmes logiciels de cartographie informatisée : SYMAP et dès 1965 : il créé le Harvard Laboratory for Computer Graphics. De nombreux concepts de SIG et applications ont été conçus dans ce laboratoire. 

En 1969, Jack Dangermond, membre de ce laboratoire, et son épouse Laura Dangermond, fondent la société Esri, alors société de conseil : utilisation du sol, gestion des ressources, prises de décisions, résolutions de problèmes…grâce à la cartographie informatisée.  

Les gouvernements s’emparent des SIG à partir du milieu des années 1970. Ils sont alors utilisés dans l’armée, pour gérer le cadastre, les recensements ou encore les services topographiques. Le bureau de recensement des États-Unis adopte certains des principes fondamentaux du SIG pour dénombrer la population américaine grâce au format de données GBF-DIME . 

Au Royaume-Uni, l’Ordonnance Survey (service cartographique de l’État) commence le développement de cartes topographiques avec un SIG. En France, dès 1973, la numérisation du cadastre se met également en place. 

En 1981 : Esri développe ARC/INFO, le premier produit SIG commercial, et devient donc éditeur de logiciels.  

Le SIG moderne était né, avec ses usages, et ses outils ! 

Et la suite ?

Depuis les années 1980, les Systèmes d’Information Géographique (SIG) ont connu une évolution spectaculaire. Initialement, les SIG étaient principalement des outils de cartographie rudimentaires utilisés par des experts en géographie et en urbanisme. Leurs capacités étaient limitées par la technologie informatique de l’époque, notamment par la faible puissance de calcul et les capacités de stockage réduites.  

Au fil des décennies, l’avènement des ordinateurs personnels, des bases de données relationnelles et des logiciels spécialisés a permis une démocratisation et une sophistication accrue des SIG. Les progrès en matière de satellites et de GPS ont également enrichi les sources de données géospatiales, permettant des analyses plus précises et en temps réel. Avec l’arrivée d’Internet, les SIG sont devenus accessibles en ligne, ouvrant la voie aux plateformes collaboratives et aux applications mobiles. Aujourd’hui, les SIG sont des outils polyvalents utilisés dans de nombreux domaines, allant de la gestion des ressources naturelles à l’urbanisme, en passant par la logistique et les services de localisation.  

Ces dernières décennies ont aussi connu l’essor des SIG open source, qui offrent des alternatives libres et gratuites aux logiciels propriétaires, facilitant ainsi l’accès et la personnalisation des outils SIG pour un large éventail d’utilisateurs. Par ailleurs, l’intégration de la modélisation 3D dans les SIG a transformé la visualisation et l’analyse spatiale, permettant des représentations plus réalistes et interactives des environnements urbains et naturels. Cette évolution continue est alimentée par l’intégration de technologies émergentes comme l’intelligence artificielle, le big data et l’Internet des objets, rendant les SIG encore plus puissants et omniprésents dans notre vie quotidienne. Il y a donc beaucoup à dire sur le SIG d’aujourd’hui, dans un prochain article ! 


L'AUTEUR

Zazie CASIMIR-FAVROT

Zazie est chargée d’études SIG. Elle travaille sur différents projets, pour différents clients, pour tout ce qui touche aux SIG : numérisation de données et de cartes, administration et intégration de données géographiques, analyses et représentations cartographiques, création d’applications cartographiques, formations... le tout principalement sur les outils de la suite ESRI. Elle est actuellement prestataire à plein temps à Nantes Métropole, à la Direction de la Géographie et de l’Observation, à la Mission Observation. 

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